Types de pathologie

Dégradation biologique

Les insectes à larves xylophages

On regroupe sous cette appellation les insectes dont la larve se développe dans le bois : capricorne, hespérophanes, lyctus, petite et grosse vrillette. Leur présence se détecte surtout par les trous de sortie des larves quand elles arrivent au stade adulte.

Le capricorne des maisons (Hylotrupes bajulus)

En France, le capricorne des maisons est très répandu. Sa spécialité : pondre dans les bois de résineux oeuvrés. Le cycle de développement des larves dure en moyenne trois ans.

Les principaux indices de sa présence

  • des trous à la surface du bois, de 8 à 10 mm et de forme ovale,
  • des galeries qui s’étendent à la périphérie de la pièce d’ouvrage, à l’abri d’une mince pellicule de bois bombée par le tassement de la vermoulure de déjection, parois striées,
  • des déjections d’un beige très clair, en forme de petits tonnelets de 0,8 mm de longueur,
  • de petits bruits de “grignotement”.

L’hespérophane (hespérophanes)

L’hésperophane est un cousin du Capricorne, mais sa larve se nourrit essentiellement de bois feuillus.

Les principaux indices de la présence de l’hespérophanes

  • galeries de section ovale parallèles au fil du bois dont les parois montrent des stries dues aux coups de mandibules, comme le capricorne.
  • vermoulure constituée de petits tonnelets de couleur jaune clair.

La grosse vrillette (Xestobium rufovillosum)

Pour Xestobium, les bois doivent être préalablement dégradés par un champignon lignivore mais les bois ne seront plus forcément à un taux d’humidité anormal au moment de la ponte.

Les principaux indices de la présence de la grosse vrillette

  • des “trous” de sortie circulaires d’un diamètre de 2 à 4 mm,
  • galeries circulaires
  • vermoulure granuleuse en forme de lentilles de près de 1 mm de diamètre.

La petite vrillette (Anobium punctatum)

La petite vrillette se rencontre fréquemment sur les meubles et objets d’arts anciens.

Les principaux indices de la présence de la petite vrillette

  • trous de sortie circulaire de 1 à 3 mm
  • petits amas de vermoulure finement granuleuse à la surface du bois.

Le lyctus (Lyctus brunneus)

La larve du lyctus se nourrit essentiellement de bois feuillus.

Les principaux indices de la présence du lyctus

  • trous circulaires de 1 à 2 mm de diamètre
  • petits cônes de vermoulure très fine, aspect « fleur de farine » qui s’écoule du bois sans que la surface du matériau présente de traces visibles d’altération.

Les termites souterrains

Il existe dans le monde près de 2700 espèces de termites dont la grande majorité vit dans les régions chaudes, équatoriales ou tropicales. Les termites sont des insectes sociaux et vivent en colonie. Celles-ci s’organisent autour de reproducteurs, d’ouvriers assurant les besoins alimentaires de la colonie et de soldats défendant la colonie. Leur mode de développement se fait soit par essaimage (les insectes ailés fondant une nouvelle colonie), soit par bouturage (une centaine d’individus de la colonie pouvant donner naissance à une nouvelle colonie).

Les termites en métropole

Les termites souterrains sont les plus communs : vivant en contact permanent avec le sol et une source d’humidité, ils cheminent dans le bâti au moyen de galeries–tunnels (ou cordonnets verticaux). Les termites attaquent toutes les essences de bois à l’exception du duramen de quelques essences tropicales particulièrement dense. Les dégâts au niveau du bois sont identifiés par la présence de lacunes toujours vides de vermoulure tapissées de concrétions.
Les termites souterrains qu’on trouve en France métropolitaine sont du genre Reticulitermes, avec 5 espèces : flavipes, grassei, banyulensis, lucifugus et urbis.

Les principaux indices de présence de termites souterrains

  • L’existence de vides sous une pellicule de surface ou de galeries étroites sans sciure et tapissées d’un ciment,
  • Des galeries-tunnels ou cordonnets verticaux construits sur les matériaux durs,
  • Des ponts en forme de stalactites ou stalagmites, construits pour atteindre l’aliment éloigné,
  • La présence de petits trous de 2 mm environ, visibles sur les plâtres de plafond ou les murs tapissés ou non,
  • Essaimage : envol simultané des termites reproducteurs pour fonder de nouvelles colonies

Les termites dans les DOM

Les départements d’Outre Mer concernés (Réunion, Martinique, Guadeloupe, Guyane) sont tous situés en zone intertropicale, zone humide et chaude donc particulièrement favorable au développement de nombreuses espèces de termites. La diversité des espèces (onze espèces de termites recensées à la Réunion dont deux souterrains) rend encore plus pointus le diagnostic et la lutte à adapter sur chacune d’entre elles. Les espèces s’attaquant aux bois d’oeuvre se répartissent en 3 catégories : les termites souterrains, les termites de bois secs et les termites arboricoles. Cette dernière catégorie construit des nids aériens dans les arbres mais prospecte par le sol comme les termites souterrains.
Attention, ne pas confondre le termite souterrain avec le termite de bois secs qui attaque essentiellement les arbres et végétaux morts mais qui peut également être rencontré au niveau du bâti. La principale différence réside dans le fait que le termite de bois sec n’est pas en contact avec le sol ; son nid se trouve également dans le bois sec. La présence de vermoulure est également un bon élément de diagnostic de cette espèce de termites.
Deux espèces de termites de bois sec : Kalotermes flavicollis, indigène, et Cryptotermes brevis, importé.

 

LES CHAMPIGNONS LIGNIVORES

Il existe de nombreuses espèces de champignons lignivores capables de dégrader le bois en œuvre. Il sont répertoriés en fonction du type de pourriture créé dans le bois. Les champignons des bois d’œuvre ne se développent sur le bois qu’en présence d’une humidité anormalement élevée en milieu confiné.

La mérule

La plus connue et la plus répandue se nomme Serpula Lacrymans (ou Mérule) ; ce champignon peut commencer son action destructrice à partir d’une humidité des bois de 20-22%.

Où se développe la mérule ?

La Mérule a besoin d’humidité. D’autres facteurs physiques peuvent également intervenir pour favoriser son développement et son action de destruction (confinement, atmosphère non ventilée…). La température joue aussi son rôle : en dessous de 18-20°C, la mérule a une vie ralentie et il en est de même au-dessus de 30°C.
Lorsque les conditions décrites ci-dessus sont remplies, les filaments issus des spores s’étendent dans toute la masse du bois et forment ce que l’on appelle le mycélium. En surface, la Mérule forme des paquets d’ouate et des filaments appelés syrrotes qui prospectent à travers les joints de maçonnerie sur plusieurs mètres jusqu’à trouver une source d’humidité nécessaire à la survie du champignon.
La Mérule peut se développer sur n’importe quelle essence de bois et en particulier sur les bois résineux. Elle transforme le bois en substance cassante et sèche.
La Mérule peut être confondue avec le Coniophore des caves; cependant ce dernier attaque des bois à des humidités supérieures (au minimum 40%) et du fait de cette exigence en humidité est moins répandu. C’est un champignon de pourriture cubique, il décompose le bois en cubes et lui donne une coloration plus foncée.
Et… d’autres formes de champignons lignivores peuvent être rencontrées mais nécessitent systématiquement des humidités très élevées (supérieure à 50%) et confèrent au bois un aspect spongieux.